Washington, de notre correspondant.
C'est le symbole de la fin d'une ère. La Colt's Manufacturing Co. aurait décidé de cesser la production de la plupart de ses pistolets destinés à la vente individuelle. Depuis que Samuel Colt avait, en 1836, déposé le brevet d'un barillet de pistolet mobile permettant de tirer six balles en succession rapide, le Colt était une des icônes centrales de la mythologie américaine. Le Colt 45, alias «le Pacificateur» (Peacemaker), avait été l'outil indispensable de la vie sur la frontière aux temps héroïques de la conquête de l'Ouest, brandi par les shérifs et les hors-la-loi, les cow-boys et les pionniers qui empruntaient la piste de l'Oregon. Longtemps après que Colt eut perdu son monopole et le pistolet son utilité, le «six-coups» était resté emblématique de l'Amérique telle qu'elle se rêvait et se présentait au reste du monde, à travers les westerns. Colt avait vendu plus de 30 millions d'armes à feu depuis sa fondation en 1855. Mais les temps ont changé.
Lundi, le directeur de Colt, William Keys, un général des Marines à la retraite, a démenti que la société ait décidé de rendre toutes ses armes comme l'avaient affirmé Newsweek et le New York Times. «Nous continuerons de développer nos parts du marché militaire et policier», précise le communiqué publié par la société de West Hartford (Connecticut). «Et nous nous concentrerons sur nos produits les plus importants et les plus rentables», en particulier les armes de collection. Mais cette «rest