Grozny, envoyée spéciale.
Alors que les informations télévisées russes prétendaient mardi que Chamil Bassaïev était encerclé, le «terroriste numéro un», contre lequel le Kremlin a lancé en octobre une «opération antiterroriste», le chef de guerre tchétchène se trouvait hier à la mi-journée à son domicile privé de Grozny. Souriant, Bassaïev ne perd pas une occasion de ridiculiser les Russes. Une dizaine de membres de sa garde l'écoutent religieusement. Quelques gouttes de pluie tombent sur son béret vert bardé de l'insigne de la louve, symbole de l'Itchkérie, comme les indépendantistes nomment la Tchétchénie. En quoi cette guerre est-elle différente de la précédente de 1994-96?
Aujourd'hui, les Russes ont baissé le masque. Selon nos informations, ils se préparaient à pénétrer dans la région Naourski depuis mars 1998. En mai, au poste-frontière de Kizliar (Daguestan), ils ont même tué un de nos hommes en tentant de forcer le passage. Nous savons depuis longtemps que, non seulement la Russie veut prendre sa revanche contre nous, mais régler des problèmes internes. De quel Etat russe peut-on parler lorsque tous ses Premiers ministres, Stépachine, Primakov, Poutine, viennent du FSB (services secrets russes)? Il s'agit tout simplement d'un Etat policier et la Tchétchénie n'est pas leur seule cible: dès qu'ils en auront fini avec nous, ils feront la même chose en Géorgie, ou en Azerbaïdjan. La Russie ne renoncera jamais à ses ambitions impérialistes. Pour ce qui est de la stratégi