Fort du succès électoral qui lui vaut d'être désormais à la tête du
deuxième parti d'Autriche, le leader d'extrême droite Jörg Haider avait prévu de s'offrir hier une opération de marketing international, avec deux conférences de presse, à Paris le matin, Londres l'après-midi. Il visait ainsi à «réfuter les préjugés» contre son Parti de la liberté (FPÖ), face à la presse étrangère qui, au lendemain des élections du 3 octobre, s'affolait de la montée d'un péril nazi au pays natal d'Adolf Hitler. «Parti traditionnel». Haider s'est évertué hier à expliquer que «le FPÖ est un parti traditionnel qui a parfaitement sa place dans le paysage politique européen». Non, s'échine-t-il à répéter, il n'a rien à voir avec le Front national, dont le leader Jean-Marie Le Pen est sans doute tenté de «se dorer au soleil de mon succès». Il voit plutôt des apparentements avec la CSU bavaroise (seul parti européen à être favorable à la participation du FPÖ au futur gouvernement), avec les gaullistes français ou Tony Blair. Est-ce donc si «extrémiste», a plaidé Haider, de prôner «un arrêt de l'immigration» dans un pays qui compte «un million d'étrangers pour 7 millions d'Autrichiens», ou de vouloir plafonner «à 30% d'étrangers les effectifs des classes» quand «on trouve, dans certains quartiers de Vienne, des classes peuplées à plus de 80% d'enfants qui ne maîtrisent pas l'allemand»? Sans renier les sorties xénophobes qui ont émaillé sa campagne, Haider fait habilement remarquer que le gouvernemen