C'est apparemment sans grand regret que la population pakistanaise a
assisté à la chute du gouvernement de Nawaz Sharif, renversé mardi par un coup d'Etat militaire. Rapide, bien orchestré et apparemment sans effusion de sang, il a fait choir un régime à bout de souffle, qui est tombé comme un château de cartes. Pour l'armée, le putsch a été totalement improvisé. Il a d'ailleurs été qualifié par le porte-parole de l'armée de «réaction spontanée» aux erreurs du Premier ministre.
Résidence surveillée. Hier, le calme régnait dans les rues d'Islamabad où l'on voyait assez peu de soldats, à l'exception de ceux qui gardaient les bâtiments et installations névralgiques. La résidence de Nawaz Sharif, dont le parti, la Ligue musulmane du Pakistan, avait remporté haut la main les élections du 3 février 1997, est également soumise à la surveillance de l'armée. Le Premier ministre déchu, son frère qui gouverne le Pendjab et certains ministres ont été placés en résidence surveillée. Si le trafic international est resté perturbé des soldats ayant pris le contrôle de l'aéroport , les vols intérieurs ont commencé à reprendre dès hier matin. L'armée ayant décrété fériée la journée d'hier, une certains confusion était toutefois perceptible devant certaines administrations où tous les employés n'avaient pas connaissance de la mesure. A Karachi, la capitale économique du pays, les militaires ont obligé la Bourse à suspendre ses cotations. Le nouvel homme fort du pays est le général Pervez Mus