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Libération

Colonisation: le compromis de Barak. Sur 42 implantations sauvages en Cisjordanie, 10 vont être démantelées.

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publié le 15 octobre 1999 à 1h11

Désert de Judée, envoyé spécial.

Lorsque l'armée, dans quelques jours, lui intimera l'ordre de partir, Daniel Hazan s'inclinera sans trop rechigner. «On ne va pas s'opposer aux soldats. Ce sont des jeunes comme nous.» Depuis juin, il campe avec huit amis sur une colline aride au nord-est de Jérusalem. Leur installation tient encore du bivouac. Six caravanes ouvertes à tous les vents, une clôture et un générateur. Baptisée Névé Erez («l'oasis du cèdre»), leur colonie de fortune doit être prochainement évacuée.

Prise des collines. Le gouvernement travailliste parle d'une «mesure historique». Ehud Barak avait promis de démanteler les colonies sauvages qui ont poussé en Cisjordanie. La prise des collines avait débuté en octobre 1998, aussitôt après la signature de l'accord de Wye. Il s'agissait de grappiller le plus possible de terres à mesure que Tsahal cédait la place à l'Autorité palestinienne. Sur les 42 hauteurs «annexées» en un an, certaines immédiatement après la défaite de Netanyahou, 10 vont être abandonnées.

La décision est le fruit d'un compromis passé dans la nuit entre Barak et le conseil des implantations de Judée et Samarie, le «gouvernement» des colons. Chacun crie victoire. Même le chef du Likoud, Ariel Sharon, se félicite de l'accord. Le Premier ministre peut espérer déloger quelques squatteurs sans trop de heurts et déclarer avoir tenu ses engagements. Les zélotes font entériner la plupart de leurs conquêtes à peu de frais. Sur les 10 emplacements, 4 sont presq