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Libération

«L'Europe n'est pas marginale pour l'économie britannique». Vibrant plaidoyer de Tony Blair en faveur de l'Union.

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publié le 15 octobre 1999 à 1h11

Londres, de notre correspondant.

Tony Blair a lancé, hier depuis Londres, une «campagne patriotique» en faveur de l'Europe, réunissant tout ce que le monde politique et économique compte de proeuropéens outre-Manche. Tout en se gardant de se prononcer sans réserve en faveur de l'euro, le Premier ministre, qui sait l'opinion publique rétive, a rappelé que «l'Europe n'est pas marginale pour l'économie britannique». «Quitter l'Europe serait une mutilation économique», a répété Blair, qui partageait l'estrade avec plusieurs poids lourds du Parti conservateur, comme les anciens ministres Ken Clark et Michael Heseltine, marginalisés par la nouvelle direction eurosceptique des Tories. A son dernier congrès, la semaine dernière, le parti tory a pris un virage violemment eurosceptique, résumé par Mme Thatcher, pour qui «tout ce qui est arrivé de mal à la Grande-Bretagne vient du continent».

Au-delà de l'opération de récupération politique, le Premier ministre entend à sa manière, prudente et vigilante, faire campagne pour l'Europe afin de préparer le terrain pour l'euro. La position officielle de Blair est de rejoindre la monnaie unique si elle est un succès sur le continent, après un référendum qui se tiendra, vraisemblablement vers 2001, après les prochaines élections. Habilement, face aux souverainistes quasi xénophobes de la nébuleuse eurosceptique, Tony Blair a placé sa campagne sous le thème de la «patrie». «Appartenir à l'Europe est dans l'intérêt national de la Grande-Bretagne»