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Libération

«Nous ne voulons pas de la paix russe». Khattab, le bras droit de Bassaïev, justifie la résistance tchétchène.

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publié le 15 octobre 1999 à 1h11

Grozny, envoyée spéciale.

En tenue de camouflage, ceinturon noir, rangers noirs et béret noir, Khattab, bras droit du chef de guerre indépendantiste Chamil Bassaïev, se tient assis bien droit sur le divan, dans la maison de ce dernier à Grozny, la capitale tchétchène. De longs cheveux noirs dépassent du béret. Une barbe noire mange son visage lisse. Personne ne sait vraiment qui est Khattab, ni quel rôle il joue auprès du haut commandement tchétchène dans la guerre menée contre les forces russes. L'homme, âgé de 40 ans environ, ancien de la guerre d'Afghanistan, serait jordanien ou saoudien. Il tripote sans cesse une carte enroulée sur elle-même, «les positions sur le front du côté tchétchène», qu'il ne dévoilera pas.

Avant de répondre à la moindre question, Khattab baisse la tête et, comme pour lui-même, murmure quelques phrases en arabe, sans doute des versets psalmodiés du Coran. Une femme, même journaliste, n'a pas le droit de prendre place à son côté sur le divan. Il lui convient mieux qu'elle soit en face de lui, assise à même le tapis, à distance respectable. Puis il se lance. Son russe, quoique maladroit, est parfaitement compréhensible, mais souvent répétitif quant à sa dénonciation de «l'ennemi impérialiste russe».

Moudjahidin. «Pourquoi n'aurais-je pas le droit de combattre sur cette terre tchétchène?», se défend le moudjahidin, comme il aime à être appelé. «Les musulmans doivent s'entraider. Dans le passé, la Russie a déjà attaqué le Tadjikistan ou l'Afghanistan. Ic