Après le coup d'Etat, l'état d'urgence: c'est ce qu'a fait annoncer,
dans la nuit de jeudi à vendredi, le général Pervez Musharraf, le chef de l'armée. Deux jours après le renversement du Premier ministre Nawaz Sharif, le Pakistan se retrouve donc peut être durablement sous la coupe d'un régime militaire qui a également suspendu la Constitution, l'Assemblée nationale le Sénat et les Assemblées provinciales. Toute la journée de jeudi les militaires pakistanais avaient observé le plus grand mutisme sur leurs intentions, plongeant la classe politique dans l'inquiétude et le pays dans un imbroglio constitutionnel. L'une des rares initiatives de l'armée avait été de faire évacuer le Parlement fédéral pour l'empêcher de tenir une session prévue de longue date. Les militaires ont également transféré le Premier ministre déchu hors de sa résidence officielle d'Islamabad, vers une destination inconnue mais située «à proximité de la capitale». Le ministre de l'Intérieur, Chaudhry Shujaat Hussein, a aussi été arrêté et placé en résidence surveillée.
Pour tenter de rassurer la communauté internationale, un responsable du ministère des Affaires étrangères avait rencontré les ambassadeurs en poste, leur affirmant qu'il n'y aurait pas d'imposition de la loi martiale et que le président Rafiq Tarar une créature de Nawaz Sharif resterait en place, ainsi que la Cour suprême. «La démocratie est toujours intacte», a assuré de son côté le général Quoreishi, le porte-parole de l'armée.
La clas