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Libération
Interview

Claude Malhuret: «Une immense légitimité».

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publié le 16 octobre 1999 à 1h12

Claude Malhuret a été l'un des cofondateurs de MSF. En 1986, il part pour devenir le secrétaire d'Etat chargé des Droits de l'homme dans le gouvernement Chirac. Il est aujourd'hui maire DL de Vichy.

Que récompense ce prix?

D'abord, il s'inscrit dans un contexte, celui des dix dernières années, de l'évolution du droit international. MSF a servi à deux choses, en dehors du secours aux victimes: d'une part, introduire l'humanitaire dans la pratique des Etats démocratiques et dans leur pratique de la diplomatie; d'autre part, faire évoluer le droit international, avec le Tribunal pénal international, l'ingérence en général. Tout cela serait arrivé, mais je pense que MSF et d'autres ont contribué à gagner quelques années dans ce domaine, et pour les victimes quelques années, c'était considérable. C'est sans doute l'avancée que MSF a permis qui est saluée.

Et sur le plan personnel?

C'est évidemment une grande joie et une petite fierté d'y avoir modestement contribué. ma première réaction a été de me rappeler à quel point c'était dur au début. A quel point c'était interdit partout, les dictateurs, les chefs de guerre ne voulaient pas de témoins. Les missions étaient clandestines, bien souvent. Pas de notoriété, pas de légitimité. Aujourd'hui, la notoriété existe, MSF est partout, mais le Nobel va permettre une immense légitimité. Il va permettre à ceux qui font des missions de se présenter, d'influer avec beaucoup plus de poids.

Est-ce que ça va permettre de clarifier le débat au sein d