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Libération

Emeutes contre Habibie à Djarkarta. Le président indonésien veut se maintenir au scrutin de mercredi.

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publié le 16 octobre 1999 à 1h12

Djakarta, envoyé spécial.

A quinze mètres tout au plus d'une haie de policiers antiémeutes armés de longues matraques, un gamin d'une douzaine d'années agite un fanion noir frappé du sigle «Komrad» (Comité du peuple et des étudiants). Les tirs sporadiques de gaz lacrymogènes n'ont pas l'air de l'impressionner, pas plus que les canons à eau. Des cris fusent de la foule d'étudiants. Ils bloquent l'avenue à double voie, face à l'université catholique d'Atma Jaya, brandissent des drapeaux rouges à tête de taureau, emblème du parti de l'opposante Megawati Sukarnoputri, et des banderoles: «Tirez plutôt sur les soldats australiens!», «Peuple uni, jamais vaincu!» Entre deux jets de pierres, des cocktails Molotov tombent comme des flammèches illuminant la nuit naissante. Chaque fois que l'un d'eux atteint le groupe de policiers, la foule des manifestants exulte. Près de là, des employés condamnent l'entrée de l'hôtel Le Méridien en clouant des panneaux de bois. «Jusqu'à présent, il n'y a pas de casse. Mais nous préférons faire sortir les clients par derrière», explique le directeur français de l'hôtel à travers une barrière surmontée de fils de fer barbelés. Le centre de Djakarta a des allures de champ de bataille.

Trente blessés. Pour la deuxième journée consécutive, des milliers d'étudiants et d'habitants des bidonvilles affrontaient vendredi la police antiémeute aux alentours de l'Assemblée consultative populaire (MPR), l'organe législatif du pays. Ces batailles de rue ont fait une