Islamabad, envoyée spéciale.
Les rues d'Islamabad étaient calmes, les militaires invisibles et les Pakistanais endormis depuis déjà longtemps quand le communiqué annonçant «l'inévitable» est tombé vers une heure du matin: «Le Pakistan tout entier est placé sous le contrôle de l'armée. L'état d'urgence est déclaré.»La Constitution, l'Assemblée nationale et les assemblées provinciales sont suspendues. Le président de la République, fonction surtout honorifique, reste en place. Les droits fondamentaux sont maintenus tant qu'ils ne vont pas à l'encontre de l'état d'urgence" Bien que le général Musharraf se soit engagé à mettre en place «un organisme intérimaire efficace et impartial», sans que le mot ne soit prononcé, la loi martiale est installée. Mais si au matin, il y avait moins d'activité dans les rues et si certains rideaux de fer restaient baissés, ce n'est pas tant en raison du communiqué de la nuit que du vendredi des musulmans, consacré à la prière. Contradiction. Dans les bâtiments du gouvernement désormais fantôme, les fonctionnaires subalternes sont généralement à la tâche. En revanche, une quarantaine de policiers a pris position autour du Parlement pour dissuader les parlementaires zélés qui auraient voulu siéger à 17 heures, heure à laquelle la session avait été maintenue, malgré le renversement mardi du gouvernement de Nawaz Sharif.
L'annonce de l'état d'urgence a été diversement interprétée. «Il n'y avait pas d'autre choix possible après avoir démis le gouvernem