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Libération

A Aceh, «Libération» a rencontré les indépendantistes armés. La nouvelle poudrière de l'Indonesie.

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publié le 19 octobre 1999 à 1h15

A deux jours de l'élection présidentielle en Indonésie, les onze

factions de l'Assemblée législative sont tombées d'accord pour accorder l'indépendance au Timor oriental. Le vote formel doit avoir lieu aujourd'hui. Par ailleurs, le général Wiranto, commandant en chef de l'armée, a refusé le poste de vice-président de la République qui lui avait été offert par le président sortant Jusuf Habibie.

Province d'Aceh, envoyé spécial.

L'Indonésie, comme l'écrivent les prospectus touristiques, est un ensemble d'archipels très différents les uns des autres, peuplés d'ethnies aux langues et aux religions multiples. Entité de 17 000 îles héritée de l'ancien empire des Indes néerlandaises, l'Indonésie n'est pas un pays, mais un empire avec des problèmes d'empire. Au Timor, en Irian Jaya, aux Moluques, à Aceh, les mailles s'effilochent. La chute du général Suharto, après trente-deux ans de pouvoir, en mai 1998, a encouragé les mouvements autonomistes et mis à mal la devise nationale, «L'unité dans la diversité», forgée par son prédécesseur Sukarno. Mais grande est la détermination de l'armée indonésienne d'enrayer la balkanisation du pays. Les militaires l'ont prouvé le mois dernier à Timor-Est. Tout cela, donc, ne pourra que mal finir. Ce n'est pas le «commandant» Amat di Blang qui dira le contraire.

Formé en Libye. Sanglé dans un uniforme noir, un béret enfoncé sur le front et un fusil M-16 à l'épaule, le «commandant» nous guide à l'intérieur d'une hutte de bûcherons perdue dans la jungle d