Madrid, de notre correspondant.
«La Catalogne a approuvé le changement, mais le changement ne va pas gouverner la Catalogne.» Ce mot de l'analyste politique Josep Ramonera résume au mieux la situation dans la région nord-est de l'Espagne au vu des résultats des élections «autonomistes» qui se sont déroulées dimanche. Pour la première fois, en effet, le Parti socialiste, sous la houlette de Pasqual Maragall, 58 ans, comptabilise le plus grand nombre de votes, mais, à la faveur du découpage électoral, n'emporte «que» 52 sièges, contre 56 en faveur de Convergencia i Unio (CiU), la formation dirigée par Jordi Pujol, 69 ans, au pouvoir de façon ininterrompue depuis 1980. Pasqual Maragall aura obtenu le meilleur score socialiste depuis des lustres (+ 19 sièges par rapport à 1995), mais, s'il a convaincu, son slogan basé sur le cambi (changement) n'aura pas provoqué la mobilisation espérée. L'ancien maire de Barcelone entre 1983 et 1997 doit donc s'incliner devant l'inusable Jordi Pujol, vainqueur «au finish» du scrutin le plus disputé depuis l'avènement de la démocratie espagnole. Quoique courte, cette victoire fait du leader nationaliste catalan un des recordmen de longévité au pouvoir de l'ère démocratique. S'il achève son nouveau mandat, Jordi Pujol aura gouverné sans partage la Catalogne pendant vingt-trois ans, si l'on excepte un bref intermède entre 1977 et 1980. Après cinq scrutins emportés haut la main, dont trois à la majorité absolue, Jordi Pujol vainc au terme d'une âp