Moscou, de notre correspondant.
Poursuivant leur avance après la prise de Goragorski, vendredi, et des bombardements intensifs autour de Grozny, les troupes russes ont vue sur la capitale tchétchène. Au nord et à l'ouest, sur des collines dominant Pervomaïaskaïa, Severodvinsk et Samachi, elles disent surplomber Grozny, désormais à portée de canon. Les troupes russes entreront-elles à Grozny? Dimanche soir, le Premier ministre Vladimir Poutine a dit vouloir «éviter toute confrontation» urbaine, pour «limiter au minimum les pertes humaines». «Nous ne savons pas encore si nous entrerons à Grozny, tout dépendra du comportement de l'autre partie», avait déclaré la veille, plus insidieusement, le général Viktor Kazantsev, chef de l'armée russe dans le Caucase du Nord. Une nouvelle bataille de Grozny serait inévitablement meurtrière et ranimerait le spectre de la première guerre pour l'instant tenu à distance dans les médias russes aux informations largement policées. Il arrive cependant que les généraux russes se prennent les pieds dans leurs bilans: dimanche, un général faisait état de 47 morts côté russe depuis le début des «opérations», le lendemain un autre en trouvait 178, alors qu'il n'y avait eu officiellement aucune perte dans les dernières 24 heures.
Les autorités tchétchènes n'avaient, hier, ni confirmé ni infirmé cette nouvelle ligne de front aux portes de la capitale. «Nous ne comptons pas sur une victoire rapide mais sur une guerre longue. Une guerre de partisans, où n