Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Le diagnostic est connu depuis longtemps: «Une Union à vingt-cinq ou trente Etats ne peut pas fonctionner (") avec des institutions conçues pour six pays», a martelé, hier, Jean-Luc Dehaene, l'ancien Premier ministre belge. Chargé de rédiger un rapport sur les «implications institutionnelles de l'élargissement» en compagnie de l'ancien président allemand, Richard von Weizsäcker, et de l'ancien ministre travailliste britannique David Simon , il propose donc une «réforme complète» des traités fondateurs avant les prochaines adhésions qui devraient avoir lieu au plus tôt en 2003. L'occasion qui «ne se représentera peut-être plus» est fournie par la Conférence intergouvernementale (CIG) que les Quinze ont convoquée pour l'an 2000 afin de revoir «la taille et la composition de la Commission», la «pondération des voix au sein du Conseil» des ministres entre grands et petits pays ainsi que le domaine du vote à la majorité qualifiée, trois sujets sur lesquels ils n'avaient pas réussi à se mettre d'accord lors du traité d'Amsterdam en juin 1997. Dans leur rapport de quinze pages remis hier au président de la Commission, Romano Prodi, les «sages» estiment que l'Union est engagée dans une course contre la montre avant la paralysie. Six pays négocient actuellement leur adhésion. Selon toute probabilité, les Quinze autoriseront, en décembre, lors du sommet d'Helsinki, l'ouverture de pourparlers avec six autres pays. Sans compter la Turquie qu