Menu
Libération

Chirac plaide pour une défense européenne. Devant l'Assemblée parlementaire de l'Otan, il a énoncé un programme radical.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 octobre 1999 à 1h16

«Le moment est venu pour l'Union européenne de se doter des moyens

institutionnels et des capacités militaires lui permettant d'agir chaque fois que nécessaire, que ce soit avec l'Alliance atlantique ou de façon autonome.» Jacques Chirac a ainsi fait, hier, un plaidoyer pour la défense européenne devant un public loin d'être acquis: l'Assemblée parlementaire de l'Otan ­ y compris des élus américains ­, réunie à Strasbourg. Au passage, le Président a réaffirmé sa «consternation» devant le rejet par le Sénat américain du traité d'interdiction des essais nucléaires.

Chirac est parti d'un constat accablant: au Kosovo, «les Européens n'ont pas donné le sentiment qu'ils maîtrisaient suffisamment le destin de leur propre continent». Une guerre qui, selon lui, a «accentué une prise de conscience dans nos pays». Le chef de l'Etat a énoncé un catalogue de mesures pour remettre l'Europe à niveau: création d'un comité politique permanent des Quinze, d'un comité militaire s'appuyant sur un «état-major européen d'un niveau suffisant», des forces «rapidement mobilisables», ou encore renforcement des moyens de renseignement.

Le Président a relancé l'idée de «critères financiers» sur les questions de défense, sur le modèle des fameux critères de convergence qui ont permis la naissance de l'euro. Et d'annoncer que la défense sera «une priorité» de la double présidence française de l'UE et de l'Union de l'Europe occidentale (UEO), au deuxième semestre 2000. D'ici là, Paris espère accomplir de no