Djakarta, envoyé spécial.
Double décision historique hier au parlement de Djakarta. D'un côté, vingt-quatre ans après avoir envahi le Timor oriental, l'Indonésie a formellement annulé l'annexion du territoire qu'elle appelait sa «27e province». Hier soir, tard dans la nuit, l'Assemblée consultative du peuple (MPR) a ratifié sans vote un décret qui entérine les résultats du référendum organisé par les Nations unies le 30 août dernier. Celui-ci avait été remporté massivement (78% des voix) par les partisans de l'indépendance. C'est donc la dernière étape vers l'indépendance pour l'ancienne colonie portugaise, qui devra passer par une période transitoire de deux à trois ans sous administration onusienne.
Goût amer. La mise en coupe réglée du territoire pendant vingt-quatre années par l'Indonésie laissera un goût amer aux 800 000 Est-Timorais. Quelque 200 000 d'entre eux ont péri dans les années qui ont suivi l'invasion. Refusant les résultats du référendum onusien du 30 août, l'armée indonésienne et les miliciens qu'elle avait armés ont réduit une bonne partie du territoire en cendres avant de se résigner à capituler face à l'intervention de la force internationale, le mois dernier.
Dans leur grande majorité, les Indonésiens, y compris les militaires, avaient déjà tourné la page timoraise. L'élite javanaise comme les gens de la rue ne prêtaient que peu d'attention, hier soir, à l'imminence de cette décision historique. «Personne ne se sent vraiment concerné. Timor est tout simple