Menu
Libération

La criminalité organisée au menu du G8 en Russie. Moscou parle de terrorisme, l'Occident de blanchiment d'argent.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 octobre 1999 à 1h16

Moscou, de notre correspondante.

Accablée par les scandales qui éclaboussent les sommets de l'Etat, la Russie accueille pour deux jours une réunion du G 8 consacrée à la criminalité. Au-delà du paradoxe, Moscou entend profiter de cette tribune pour défendre le bien-fondé de son «opération antiterroriste» en Tchétchénie. La réunion, qui s'est ouverte hier, est consacrée à trois thèmes: la criminalité organisée et le terrorisme, le blanchiment d'argent, l'usage de la haute technologie dans la sphère criminelle. Mais Russes et Occidentaux ont a priori des préoccupations fort différentes. Moscou est engagé dans une lutte sans merci contre «les terroristes tchétchènes». Les Occidentaux, eux, s'inquiètent de l'ampleur prise par la criminalité économique, notamment venue de Russie, qui pénètre leurs marchés financiers.

«A l'aube du XXIe siècle, il faut éliminer le terrorisme, a lancé le Premier ministre Vladimir Poutine; il est impossible d'y faire face seuls, il faut les efforts conjoints de tous les pays.» Moscou accuse des chefs de guerre tchétchènes d'être derrière les attentats qui ont fait 293 morts. Après une campagne de bombardements aériens visant leurs «bases», les forces russes ont pénétré en Tchétchénie le 1er octobre. Face à cette guerre rampante, à la cohorte de réfugiés et de victimes, la réaction internationale a été discrète. En se gardant de condamner Moscou, les Occidentaux ont appelé à des négociations. Dans l'affaire tchétchène, «on peut s'interroger sur l'adéq