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Libération

Unesco: le Japon vainqueur à la pêche aux voix. Le «racolage» dénoncé dans l'élection de Matsuura.

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publié le 21 octobre 1999 à 1h17

C'est le Japon, beaucoup plus que son candidat, qui a été élu hier

directeur général de l'Unesco, en remplacement de l'Espagnol Federico Mayor, arrivé au terme de son dernier mandat. Koïchiro Matsuura, ambassadeur de son pays en France, a obtenu 34 suffrages au troisième tour de scrutin, soit 4 voix de plus que les 30 nécessaires pour remporter ce vote. Le candidat saoudien, Ghazi Algosaïbi, soutenu par la Ligue arabe et l'Organisation de la conférence islamique (OCI), est arrivé en deuxième position avec 13 voix. Pour ce troisième tour, il restait encore deux autres candidats: l'ancien représentant de Trinidad et Tobago à l'Unesco, Lawrence Carrington, qui a obtenu 8 voix, et le candidat égyptien Ismaïl Serageldin, qui est tombé à 3 voix. Un autre candidat, qui comptait au départ parmi les favoris, l'Australien Gareth Evans, s'était retiré de la compétition.

De l'avis de la grande majorité des observateurs, ce troisième tour a été précédé dès la veille par un «racolage acharné» des votants ­ les 58 membres du Conseil exécutif ­ par les lobbies saoudien et surtout japonais qui se sont déroulés aussi bien dans les capitales qui ont un représentant au Conseil exécutif que dans les couloirs de l'Unesco. Sans désigner nommément les pays mis en cause, un diplomate, cité par l'AFP, a parlé de «débauchage et d'utilisation de l'argent, ce qui est très grave pour l'Unesco». «C'était honteux. On n'avait jamais vu cela auparavant. Tous les pays pauvres ont été soumis à des pressions de