Paderborn, envoyée spéciale.
Ambiance studieuse dans un petit château Renaissance, près de Paderborn (centre-ouest de l'Allemagne) ce mardi soir: pour la seconde fois (après La Celle-Saint-Cloud à l'automne 1998), les ministres français et allemand des Affaires étrangères se sont enfermés, avec une dizaine de proches collaborateurs chacun, pour un tour d'horizon des dossiers à venir. Dans un entretien croisé accordé à Libération, Joschka Fischer et Hubert Védrine expliquent réaliser ainsi le grand «dépoussiérage des relations franco-allemandes» promis l'an dernier lors de l'arrivée au pouvoir du gouvernement rouge-vert en Allemagne: moins par des «idées gadgets» que «par un travail de fond, pour voir comment on peut faire converger les positions franco-allemandes sur les grands sujets d'avenir», assure Védrine.
Sur la question de l'élargissement de l'UE, qui menaçait de faire diverger le couple, les Allemands étant plus pressés que les Français de lancer une date, «un consensus se dessine» proclame Fischer: au prochain sommet européen d'Helsinki en décembre pourrait être annoncée une date à laquelle l'Union sera prête à accueillir de nouveaux adhérents. 2003? «Sans doute», répond Fischer. Védrine opine, tout en précisant que «c'est une date que l'on se fixe à nous-mêmes. Pas une décision d'adhésion. Celle-ci dépendra des résultats de la négociation avec les pays candidats».
Après les gros couacs de cette année durant la négociation sur l'Agenda 2000, les deux ministres semble