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Libération

La madone de l'opposition.

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publié le 22 octobre 1999 à 1h18

La plupart des Argentins l'appellent simplement «Graciela». En

quelques années, cette députée de l'Alliance (coalition de centre gauche, opposition) est devenue l'une des figures les plus populaires de la scène politique. A 68 ans, Graciela Fernandez Meijide est lancée dans la bataille la plus dure des élections de dimanche, celle du fauteuil de gouverneur de la province de Buenos Aires. Depuis des mois, elle arpente la moindre banlieue avec le langage direct d'une femme entrée en politique par des chemins détournés.

La vie de cette paisible mère de famille a basculé le 23 octobre 1976, au début de la dictature. En pleine nuit, son fils Pablo, 17 ans, est enlevé par cinq militaires. Elle rejoint l'Assemblée permanente des droits de l'homme pour rechercher, aux côtés d'autres parents, ceux qu'on appelle les «disparus». Peu après le retour de la démocratie (1983), Graciela devient membre de la commission d'enquête sur les crimes de la dictature. Les années suivantes, Graciela se convainc qu'une «façon de garantir à l'avenir le respect des droits de l'homme est dans la politique». Depuis 1993, elle enchaîne (et gagne) plusieurs élections. En 1997, elle est pressentie comme la candidate de l'opposition la mieux placée pour la présidentielle.

Des élections internes en ayant décidé autrement, Graciela relève le défi d'une candidature dans la plus «riche» des provinces argentines, minée par le chômage et l'insécurité.

Sa victoire, dimanche soir, non seulement conforterait celle quasi