Cinq missiles russes se sont abattus hier au coeur de Grozny tuant 45
personnes, pour la plupart des femmes et des enfants qui se trouvaient dans la principale maternité de la capitale tchétchène. La cible visée pour la première fois depuis le début, le 5 septembre, de la campagne de bombardements contre la République était la présidence tchétchène, dont toutes les vitres ont été soufflées. Si les forces fédérales, parvenues à une douzaine de kilomètres de Grozny, ont manqué le palais du président Aslan Maskhadov, absent au moment des tirs, elles n'ont pas raté, en revanche, la maternité, située à 25 mètres de là, où un journaliste de l'AFP a compté 27 cadavres. Un peu plus loin, le marché central, où se pressaient des centaines d'habitants, a été touché par un autre projectile, qui a tué 18 personnes. Le travail des équipes de secours est d'autant plus difficile que Grozny est dans l'obscurité totale, faute d'électricité.
A Moscou, où le principal représentant du président tchétchène, Aslan Maskhadov, a été arrêté hier par la police, selon l'agence Interfax, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, est resté évasif sur l'hypothèse d'un assaut contre Grozny: cela «dépendra de la situation concrète» sur le terrain, a-t-il déclaré à la presse avant de s'envoler vers Helsinki pour un sommet avec les dirigeants de l'Union européenne.
Les Russes, qui ont lancé début octobre leur offensive terrestre, occupent toute la partie nord de la Tchétchénie et ont entamé un mouvement d