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Libération

Megawati élue vice-présidente de l'Indonésie. Très populaire, la fille de Sukarno se pose en relève potentielle.

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publié le 22 octobre 1999 à 1h18

Djakarta, envoyé spécial.

C'est sous les ovations que Megawati Sukarnoputri, 52 ans, fille du premier président indonésien, Sukarno, a été élue vice-présidente du pays par l'Assemblée législative, un jour après que celui qu'elle appelle «son frère», le leader musulman Abdurrahman Wahid alias Gus Dur, eut été choisi pour la présidence. «C'est la meilleure combinaison pour la stabilité du pays. Mega et Gus Dur sont rivaux, mais ils ont une relation unique, une amitié très profonde», s'enthousiasmait hier le cinéaste Garin Nugroho. Megawati a largement remporté le scrutin indirect contre son unique rival, le leader musulman Hamzah Haz, qui avait le soutien des islamistes durs et de la branche conservatrice du parti gouvernemental Golkar. Le général Wiranto, chef des forces armées, et Akbar Tanjung, leader du Golkar, candidats dans la matinée, s'étaient tous deux retirés avant le vote «pour ne pas mettre en péril l'unité du pays».

Mythique. Durant les trente-deux ans de règne du général Suharto, le poste de vice-président a toujours été une fonction protocolaire. Gus Dur étant de santé fragile, la position acquiert une importance particulière. Megawati, qui dirige le Parti démocratique indonésien, une formation nationale-populiste, serait-t-elle capable de prendre le relais? Pour le petit peuple javanais, les orang kecil, elle est un personnage mythique, l'image vivante de son père, le nationaliste Sukarno, qui fit d'un archipel disparate sous le joug colonial hollandais une nati