Menu
Libération
Portrait

Intrigant Jiang

Article réservé aux abonnés
L’obscur apparatchik est devenu le numéro 1 chinois à force de manoeuvres.
publié le 23 octobre 1999 à 1h19

Jiang Zemin, l’actuel numéro un chinois, premier chef d’Etat étranger à recevoir l’étonnant privilège de passer le week-end en comité restreint avec Jacques Chirac dans sa demeure privée, son château corrézien, reste un homme mystérieux. Qui est cet homme? Peut-on davantage percevoir l’horizon de la Chine moderne en observant la personnalité de son Président?

Des pans entiers de sa vie restent flous, si l'on en croit Bruce Gilley, auteur l'an dernier de la première biographie du dirigeant chinois (1). De son enfance à Yangzhou (Jiangsu), où il devient le fils adoptif d'un martyr révolutionnaire, alors que son père est toujours vivant, à sa vie d'étudiant à Shanghai où il reçoit un diplôme d'ingénieur, en passant par sa première expérience professionnelle dans une entreprise américaine, puis en Russie, les données officielles restent volontairement opaques. On sait juste que ses proches, taxés d'être «droitistes» ont été persécutés à la fin des années 50, qu'il a été relativement épargné pendant la révolution culturelle, mais qu'un oncle a été tué par des gardes rouges, que Jiang a vécu séparé pendant près de vingt ans de sa femme, Wang Yeping.

Profil bas. On retiendra de ces années son affinité pour la langue russe, qu’il maîtrise bien. Sans doute cette connaissance de l’ancien voisin communiste a facilité le rapprochement opéré ces dernières années entre Moscou et Pékin, mais les Etats-Unis fascinent également le président chinois. L’un de ses deux fils y a d’ailleur