Rome de notre correspondant
Déjà acquitté le mois dernier par la cour d'assises de Pérouse qui le jugeait pour le meurtre du journaliste Mino Pecorelli, Giulio Andreotti a été pour la seconde fois blanchi, samedi matin, par le tribunal pénal de Palerme. Cette fois de l'accusation de complicité avec la Mafia. Les procureurs avaient réclamé quinze ans de réclusion.
Après quatre ans et demi de procès, 350 témoins entendus et un dossier de 800 000 pages, les juges palermitains ont estimé qu'il n'existait pas de lien direct et personnel entre l'ancien chef du gouvernement et les parrains de Cosa nostra. Seule la publication des attendus du jugement, d'ici à 90 jours, permettra d'établir si Giulio Andreotti est sorti indemne de l'épreuve judiciaire uniquement par manque de preuves. Toujours est-il que pour l'inoxydable politicien de 80 ans, sept fois président du Conseil et 33 fois ministre, «l'affaire est close». Et sans doute, dans son sillage, toute la «révolution judiciaire» qui, entre les affaires de pots-de-vin à Milan et les grands procès de la Mafia au Sud, avait, à partir de 1992, secoué l'Italie et renversé une grande partie de la classe politique. A commencer par la Démocratie chrétienne et son ténor, Giulio Andreotti.
Repentis. En réfutant l'hypothèse avancée par les procureurs selon lesquels le sénateur à vie Giulio Andreotti aurait été le «répondant politique de Cosa nostra à Rome», le tribunal de Palerme vient en effet de porter un coup sévère à toute la stratégie ant