Raymond Barre, à sa façon, a résumé le problème que pose la Chine au
monde: «Tous nos bavards d'aujourd'hui, a lancé le maire de Lyon à ses détracteurs, je voudrais les voir aux prises avec le gouvernement d'un pays qui compte plus d'un milliard d'habitants.» Par son poids humain, économique et géopolitique, la Chine fascine, obsède, inquiète ou excite" Quel que soit le scénario du XXIe siècle, elle en sera l'un des pays clés, pour le meilleur ou pour le pire.
Dès lors, quelle attitude adopter à l'égard d'un pays de cette ampleur, qui aiguise les appétits par son ouverture économique réelle, mais reste, parallèlement, loin des critères démocratiques qui sont ceux des sociétés occidentales? Les réponses à cette question varient selon les pays et les moments, selon que l'on est industriel ou défenseur des droits de l'homme, au gouvernement ou dans l'opposition.
En douceur. Jacques Chirac a fait un pari: celui de traiter la Chine en grande puissance en devenir, estimant que l'évolution positive de ce géant ne sera que facilitée par son insertion en douceur dans la communauté internationale. C'est un choix que le président français a fait il y a trois ans, en prenant l'initiative de cesser de condamner la Chine à la Commission des droits de l'homme de l'ONU, puis poursuivi depuis en engageant un dialogue dit «stratégique» avec Pékin. La multiplication des contacts entre les deux capitales s'est ensuivie, au point que la France est le premier pays occidental à accueillir une deuxièm