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Libération

La police a stoppé Wei Jingsheng à 5 km du château de Bity:«Je suivrai Jiang partout»

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publié le 25 octobre 1999 à 1h20

Brive-la-Gaillarde, envoyé spécial

Pas facile pour un démocrate chinois de se faire entendre, même en France. Samedi, à la sortie d'une petite session de questions-réponses organisée par Wei Jingsheng à l'attention de la presse locale dans un restaurant de la périphérie de Brive, un inspecteur des renseignements généraux (RG) s'approche du dissident. Il rajuste sa cravate, croise ses mains et esquisse un sourire sympathique. Suivi de ses collègues qui ont filé le «Chinois» depuis son arrivée en terre chiraquienne, il fait part de ses inquiétudes à l'entourage de l'opposant ­ principalement composé de militants d'Amnesty International. Escorter. «M. Wei», va-t-il prendre le train pour Paris ou se rendre à Sarran, au château des Chirac, pour tenter d'apostropher le président Jiang Zemin avec un haut-parleur, comme il l'a fait la veille, vendredi, à Lyon? «On a des ordres, insiste-t-il. Vous ne pourrez pas aller au-delà de Tulle (à 25 km de là, ndlr), car c'est là que commence le dispositif de sécurité.» Comme pour appuyer ses dires, deux voitures de police viennent se placer de part et d'autre du petit convoi de véhicules des militants. «Où que vous alliez, nous avons ordre de vous escorter», fait un policier en uniforme. Des protestations s'élèvent: «C'est pas vous qui allez m'empêcher de prendre ma voiture et d'aller où bon me semble», s'emporte une militante de l'indépendance du Tibet. Impasse. Les pourparlers sombrent dans l'impasse, tandis que le temps passe, au grand da