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Libération

Le nouvel art chinois de répartir les contrats. La Chine a acheté 28 Airbus qui rééquilibrent sa flotte, dominée par Boeing.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h20

C'était le mois dernier, à Shanghai. Le président de Boeing, Phil

Condit, errait dans les couloirs d'un centre de conférences où les plus grands patrons de la planète, réunis par le magazine américain Fortune, recevaient à dîner le président chinois, Jiang Zemin. «Ce que je fais là? La Chine est l'un des marchés qui va connaître la plus forte croissance dans les années à venir, je me dois impérativement d'y être», avait-il répondu à Libération en déployant son immense silhouette.

Rééquilibrage. Ironie de l'histoire, c'est l'européen Airbus, dont le numéro 1 n'était pas à Shanghai, qui a remporté la mise ce week-end, en vendant 28 appareils aux compagnies chinoises, pour 15 milliards de francs. C'est que le lobbying industriel n'y est pour rien, ou si peu. La Chine est désormais passée maîtresse dans l'art de répartir les contrats. Annoncé samedi par Chirac lui-même, ce contrat permet non seulement à Jiang Zemin de lâcher un cadeau de plus dans sa tournée européenne (il venait de signer à Londres pour près de 20 milliards de francs de contrats avec des Britanniques), il va aussi contribuer à rééquilibrer le marché aéronautique chinois, pour l'instant dominé par l'américain Boeing. En plein développement, la Chine a besoin de tous, Américains et Européens, pour devenir la grande puissance économique qu'elle ambitionne d'être au XXIe siècle. Pas question pour elle de s'enfermer dans une relation exclusive avec tel ou tel, a fortiori avec les Etats-Unis; c'est en s'attirant les