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Libération

Marche géante en Colombie pour la paix.Quelque 12 millions de personnes ont réclamé hier la fin de la guérilla.

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publié le 25 octobre 1999 à 1h26

Aux cris de «No mas!» («ça suffit!»), une marée humaine a commencé

à déferler hier après-midi en Colombie pour exiger la paix, au moment où s'ouvrent les négociations entre le pouvoir et la guérilla tentant de mettre fin à une guerre civile qui a fait plus de 120 000 morts en trente-cinq ans. Parmi les manifestants, estimés à 12 millions de personnes dans tout le pays, se distinguait Nohora Puyana, l'épouse du Président conservateur, qui a lancé: «Il faut que tous les Colombiens sortent aujourd'hui dans la rue pour marcher ensemble. Nous devons montrer que tous nous voulons cette paix tant désirée.»

Quelle que soit l'issue de ce mouvement, la date marque l'aboutissement de quinze mois de contacts, ruptures et affrontements armés entre le président Andrés Pastrana et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, communistes), principale guérilla, avec 12 000 hommes menés depuis 1964 par leur fondateur, Manuel Marulanda, dit «Tirofijo» («Pan dans le mille»).

Décidé à devenir l'instigateur de la réconciliation nationale, le président Pastrana n'a cessé depuis son élection en 1998 de faire des concessions aux différentes guérillas pour engager le dialogue. La dynamique de paix a ainsi connu une nouvelle accélération, jeudi, avec la rencontre à Cuba entre une délégation du pouvoir colombien et des émissaires de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), la deuxième guérilla en importance, avec 6 000 hommes. Le premier pas vers une négociation avec l'ELN a été franch