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Libération

Buchanan brouille le jeu électoral américain. Son adhésion au Parti de la réforme pourrait nuire au candidat républicain, Bush Jr.

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publié le 26 octobre 1999 à 1h21

Washington, de notre correspondant.

La présidentielle de l'an 2000 aux Etats-Unis risque de ressembler à celles de 1992 et de 1996: le candidat du Parti de la réforme privant le candidat républicain des voix de la droite ultra et donnant la victoire au démocrate. Lundi, l'ex-commentateur politique Patrick Buchanan, 60 ans, a en effet annoncé à Falls Church (Virginie) qu'il rejoignait les réformateurs, dans l'espoir de devenir leur candidat à la Maison Blanche. Buchanan, qui fut l'un des conseillers des présidents Nixon et Reagan, incarne une version américaine du lepénisme: populiste, protectionniste, xénophobe et ultraconservateur. Il a expliqué avoir abandonné le Parti républicain, parce que «les élites au pouvoir à Washington [lui] ont tourné le dos», indiquant qu'il n'y a plus aucune différence entre les «frères jumeaux» républicains et démocrates sur «des problèmes cruciaux pour l'avenir du pays: le commerce, l'immigration, le droit à la vie (expression pour l'interdiction de l'avortement, ndlr), la souveraineté nationale ou le refus de l'interventionnisme à l'étranger» (1).

Buchanan espère rassembler une «armée de rebelles» hostiles aux «élites du pouvoir» et au «nouvel ordre mondial athée», depuis les syndicalistes séduits par son idéologie protectionniste jusqu'aux militants de la «droite chrétienne» répondant à ses appels à la «guerre culturelle» pour un retour aux valeurs les plus traditionnelles. Il serait encouragé par le fondateur du Parti de la réforme, le milli