Islamabad, envoyée spécial.
«Notre ex-Premier ministre s'est livré à la corruption avec les techniques d'un expert du business. Il a acheté le système judiciaire, muselé l'opposition, la presse et vers la fin il a commencé à corrompre et à diviser l'armée, qui a réagi», raconte Nadeem, ingénieur à Islamabad. Nadeem, comme la plupart des Pakistanais, se réjouit de la chasse aux ripoux ouverte au lendemain du coup d'Etat militaire. Une avalanche d'assignations à résidence, de listes noires et d'arrestations a déferlé sur le pays. Au moins 54 hautes personnalités ont été arrêtées depuis le 12 octobre. Sharif, le Premier ministre renversé, est menacé d'être traîné en justice dans les jours qui viennent pour haute trahison de l'Etat et de l'armée.
«Le clan Sharif comme le clan Bhutto sont des corrompus, qu'ont-ils fait pour les pauvres? Regardez Islamabad, cette ville a été conçue rien que pour eux. Ici, il n'y a jamais de coupure d'électricité ou d'eau. C'est propre, et on chasse les mendiants et les pauvres dans les bidonvilles de la banlieue», s'insurge Anwar, natif d'Islamabad, la capitale à l'air moins pollué qu'ailleurs, aux calmes avenues, aux routes bien bitumées pour les luxueuses voitures. Islamabad, c'est un peu la vitrine d'un Pakistan qui a un jour rêvé d'être le «pays des purs».
Evasion fiscale. Surnommé la «ville des seigneurs», Islamabad est devenu le bastion des VIP, qui en composeraient pour moitié au moins sa population (450 000). Le général Musharraf, le nouvel h