Menu
Libération

La Tchétchénie dope Vladimir Poutine. Le Premier ministre russe au plus haut dans les sondages.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 octobre 1999 à 1h21

Moscou, de notre correspondante.

Avec son ton cassant, sa rhétorique agressive et son regard glacé, Vladimir Poutine explose dans les sondages. Une ascension vertigineuse qui pourrait toutefois se révéler éphémère si le Premier ministre échoue dans sa tentative musclée de «liquider les bandits tchétchènes». Nommé en août, Poutine est alors un quasi-inconnu. Le dauphin officiel de Boris Eltsine ne dépasse pas les 2% de popularité, et son avenir politique fait sourire. Moins de trois mois plus tard, il recueille un taux de satisfaction de 65%. Pour la première fois, même, l'ex-Premier ministre Evgueni Primakov, qui caracolait en tête des intentions de vote pour la prochaine présidentielle, se voit détrôné.

A la base de cette soudaine popularité: la fermeté du Premier ministre face au «problème tchétchène». Les Russes sont traumatisés par la récente vague d'attentats qui a fait 293 morts. La majorité redoute de nouvelles explosions et croit en la version officielle: ces attentats sont le fait des terroristes tchétchènes.

Opinion préparée. Poutine a su à merveille utiliser cette situation pour se forger une image d'homme d'Etat présidentiable. A peine les derniers cadavres retrouvés dans les décombres des immeubles, il désigne les coupables: les Tchétchènes et le terrorisme international. Quelques jours plus tard, il envoie les forces armées «anéantir les bandits» dans la petite République indépendantiste.

L'opinion a été préparée. Toutes les chaînes de télé ont reçu ­ et diffusé ­