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Libération

Sahara occidental: le mirage du référendum.

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Le report prévisible du scrutin épargne une épreuve au roi du Maroc.
publié le 27 octobre 1999 à 1h22

Rabat, envoyé spécial.

Le référendum d'autodétermination au Sahara occidental, la «cause sacrée» du Maroc, sera-t-elle la première grande épreuve du nouveau roi Mohamme VI? La consultation, qui devra décider de l'intégration ou de l'indépendance du territoire que revendique également le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, étant programmée pour juillet 2000, le monarque semble en effet appelé à jouer son trône, un an seulement après y avoir accédé, sur un coup de dés. Une perspective d'autant plus inquiétante, vue de Rabat, que des manifestations, fin septembre à Laayoune, la capitale du Sahara occidental sous contrôle marocain, ont été violemment réprimées. Qu'il s'agisse là d'une «bavure» ou d'une «provocation» destinée à rappeler à Mohammed VI sa dépendance de l'appareil sécuritaire de son père, qu'il pourrait être tenté de démanteler, n'a pas beaucoup d'importance. Dans tous les cas, à neuf mois d'un vote que le Maroc voudrait transformer en un plébiscite «confirmatif» de sa présence au Sahara occidental, il n'est guère opportun de tabasser le corps électoral" Obstruction. Mais le référendum n'aura pas lieu, du moins pas dans les délais prévus. Les Nations unies, en charge de l'organisation du vote, savent déjà que sa tenue ne sera pas possible avant 2002, voire 2003. C'est mathématique. A ce jour, 147000 Sahraouis sont passés devant la commission d'identification de l'ONU, qui établit les listes électorales. Pour le moment, seulement 84000 électeurs y ont été insc