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Libération

Schröder: un an de navigation à vue. Défaites électorales, défections, réformes en rade: le chancelier accumule les revers.

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publié le 27 octobre 1999 à 1h21

Berlin, de notre correspondante.

Dans l'adversité, Gerhard Schröder a au moins conservé un brin d'humour: «S'il ne tenait qu'à moi, on pourrait bien reporter de quelques mois l'anniversaire de mes un an au gouvernement», plaisantait-il voici quelques semaines. L'anniversaire redouté est pourtant bien là: le 27 octobre 1998, le Bundestag élisait Gerhard Schröder chancelier, le premier de l'histoire de la RFA à la tête d'un gouvernement social-démocrate/vert. Douze mois plus tard, l'heure n'est plus à nier les ratés, trop évidents, mais à promettre que d'ici quelques mois le bilan sera meilleur.

Cette première année de gouvernement Schröder a été celle de toutes les pertes. Pertes de personnes d'abord: le brillant self-made-man Jost Stollmann, brandi comme futur ministre de l'Economie durant la campagne électorale, s'est enfui avant même la formation du gouvernement. Le président du SPD Oskar Lafontaine a claqué la porte en mars, et poursuit depuis le gouvernement de ses malédictions. Le chef de la chancellerie Bodo Hombach a été écarté après avoir rédigé le malheureux «manifeste Blair-Schröder».

Modeste compromis. Défaites électorales ensuite: le gouvernement a perdu les européennes en juin, les régionales dans six Länder, dont ses fiefs de Sarre et de Hesse, perdant ainsi la majorité au Bundesrat, la chambre des Länder. Plus grave encore, l'équipe Schröder a laissé, en un an, s'envoler les grands espoirs nés de l'alternance, après seize ans de Kohl. Sa promesse centrale, s'atta