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Libération

Visite sur mesure pour khatami. Le président iranien modéré arrive à Paris aujourd'hui.

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publié le 27 octobre 1999 à 1h21

Rarement une visite historique aura été jusqu'au bout aussi

incertaine. Pour le premier voyage en France d'un président iranien depuis la révolution islamique de 1979, Paris et Téhéran ont rivalisé de prudence pour ne pas fournir aux adversaires de Mohammed Khatami des raisons de l'attaquer. Attendu aujourd'hui à Paris pour trois jours, il rencontrera Jacques Chirac, Lionel Jospin, et prononcera un discours à l'Unesco. Connue depuis plusieurs semaines (Libération du 30 septembre), cette visite n'a pourtant été annoncée que la semaine dernière. Chaque détail du protocole a dû être négocié pendant des semaines, les ultras du régime guettant tout ce qui pourrait apparaître comme un faux pas du Président pour s'en servir contre lui. Aussi le voyage est-il nimbé d'un joli flou que la presse conservatrice iranienne n'a pas manqué de relever. «On ne sait toujours pas qui nous a invités. Est-ce Chirac? Est-ce l'Unesco? Est-ce une visite à Paris en marge d'une visite à l'Unesco, ou une visite à l'Unesco en marge d'une visite officielle à l'Elysée?», s'interrogeait dernièrement le quotidien Ressalat. D'autres journaux ont estimé que la visite se déroulait dans des conditions «humiliantes» pour l'Iran. On sait pourtant qu'il n'y aura pas de repas officiel pour éviter l'écueil qui avait empêché le déplacement initial en France de Khatami, le 12 avril. Il avait dû être reporté sine die, la partie iranienne exigeant qu'il y n'ait pas de vin à table. «Les difficultés de protocole sont main