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Libération

Arménie: le Premier ministre tué dans un coup d'Etat avorté. Une fusillade au Parlement a fait au moins cinq morts.

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publié le 28 octobre 1999 à 1h23

Moscou, de notre correspondant.

La confusion la plus extrême régnait hier soir à Erevan après l'annonce d'une fusillade en plein Parlement qui aurait entraîné, au fil des témoignages, rumeurs, dépêches et démentis, la mort du Premier ministre Vazgen Sarkissian et celle du président du Parlement, Karen Demirtchian. La présidence arménienne a confirmé ces deux décès ainsi que ceux de deux vice-présidents et d'un ministre.

Tout s'est déroulé très vite. Alors que le ministre des Finances répondait aux questions des députés, de trois à six hommes (selon les sources) ont sorti de leur trench-coat des Kalachnikov et ont tiré des rafales vers les bancs des députés et des membres du gouvernement. Criant que c'était là un «coup d'Etat» et lançant un énigmatique «nous sommes venus punir ceux qui ont bu le sang de la nation», ils ont demandé aux députés de débrancher leur portable. Avant que la police ne fasse irruption dans l'enceinte du bâtiment peuplé de députés tétanisés et à plat ventre dans les travées. Le secrétaire d'Etat adjoint américain, Strobe Talbott, en visite à Erevan, avait quitté la ville peu avant ce carnage.

Réfugiés dans la cantine du Parlement avec plusieurs députés et ministres en otages, le commando de terroristes menaçait de tuer ces derniers si on ne les laissait pas s'exprimer à la télévision et à la radio. Le président arménien, Robert Kotcharian, était hier soir dans l'enceinte du Parlement bouclé par les forces de police et négociait avec les auteurs de la fus