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Libération

A 11 ans, menotté et détenu à Denver. Son inculpation pour inceste révèle la dureté de la justice américaine des mineurs.

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publié le 29 octobre 1999 à 1h24

New York, de notre correspondant.

La voisine est sûre de ce qu'elle a vu. Elle l'a répété à toutes les télévisions du pays, elle l'a dit devant les tribunaux. Le 25 mai dernier, alors qu'elle était en train de coudre dans sa salle à manger, elle a aperçu le petit garçon d'à côté, Raoul, onze ans, «en train de toucher de façon inappropriée» les parties génitales de sa petite soeur et de placer sa tête entre ses cuisses. Pendant une semaine, elle n'a pas su quoi faire, puis a appelé les autorités de Jefferson County, dans le Colorado. Trois mois plus tard, le 30 août, la police a fait irruption à 23 heures dans la maison des Wuthrich, une famille américano-suisse, à Evergreen, tout près de Denver, pour emmener Raoul, menottes aux poignets. Et le 20 octobre, la juge Marilyn Leonard, du tribunal pour enfants de Jefferson County, a estimé «qu'il existait suffisamment de preuves» pour accuser l'enfant d'«inceste avec aggravation» et poursuivre l'enquête. Fixant son prochain rendez-vous avec la justice au 8 novembre.

«Hystérie». Depuis, l'affaire du petit Raoul s'est transformée en quasi-incident diplomatique entre la Suisse et les Etats-Unis. Les parents de Raoul, Andreas et Berverly Wuthrich, lui suisse- allemand, elle américaine, se sont «réfugiés» à Berne, expliquant qu'ils craignaient qu'on ne leur enlève leurs trois autres filles, toutes demi-soeurs de Raoul. Affirmant que leur fils ne faisait qu'aider sa petite soeur à faire pipi, ils ont accusé la police du Colorado d'«hystér