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Libération

A Tiananmen, le défi Falungong. Des adeptes de la secte se laissent arrêter en masse.

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publié le 29 octobre 1999 à 1h24

Pékin, intérim.

Cible, depuis juillet, d'une intense campagne de répression, Falungong contre-attaque. Hier, pour la quatrième journée consécutive, des dizaines d'adeptes de cette secte bouddhiste interdite se sont laissés arrêter sur la place Tiananmen à Pékin. Et pour expliquer leur détermination, une vingtaine d'entre eux ont eu l'audace d'organiser hier une conférence de presse clandestine, au nez et à la barbe des policiers, dans un hôtel de la banlieue pékinoise. Plutôt jeunes, bien habillés, journaliste, ingénieur, dessinatrice, professeur d'anglais, les adeptes, prenant de grands risques en acceptant de se faire filmer, ont affirmé que «plus de 10 000 membres» du Falungong venus des quatre coins du pays pour présenter des pétitions aux autorités s'étaient fait interpeller depuis le début de la semaine. Ils protestaient contre un projet de loi visant à réprimer plus sévèrement les «cultes hérétiques». «Nous voulons montrer que nous sommes des gens bien, utiles à la société, et nous refusons l'image diabolique que donnent de nous les médias chinois», a expliqué l'un d'eux, selon un journaliste témoin. Certains ont raconté les violences subies dans les commissariats lors des interrogatoires. L'attitude du gouvernement chinois ne leur laisse, selon eux, pas d'autre choix que de manifester leur opposition sur la place Tiananmen. De fait, les mailles du filet policier n'ont laissé échapper aucun membre du Falungong hier matin sur la place. Pressions. Des grappes de polici