Deux bouquets sur la tombe de Pierre et Marie Curie. En allant hier
matin au Panthéon, en choisissant de rendre hommage à un couple de savants laïcs, en déposant des fleurs sur la sépulture d'une femme connue aussi pour son engagement féministe et des positions anticléricales, le président Mohammed Khatami a donné une discrète tonalité séculière à sa visite et adressé un petit signe à ses hôtes français. Discrète, la deuxième journée en France du leader iranien l'a été aussi d'un bout à l'autre. On est loin de la flamboyante visite qu'il avait effectuée il y a juste un an à New York où il avait tour à tour proposé à Londres un arrangement sur l'affaire Rushdie, fait un petit pas en direction des Etats-Unis et plaidé pour «le dialogue entre civilisations», l'un de ses thèmes les plus chers. A Paris, le président iranien a très peu parlé et est très peu sorti. Pas de discours à l'Unesco, où il tenait précisément à développer cette idée devant la Conférence générale. Sa venue y avait été annulée mercredi pour des raisons de sécurité, reconfirmée hier et finalement encore annulée à la suite d'un nouveau contretemps, donnant une impression de grande pagaille. Selon l'Unesco, elle pourrait toutefois intervenir ce matin «lors d'une séance spéciale». Comme la veille, le ministre français de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a pris soin de maintenir un déploiement policier sans aucune commune mesure avec la menace représentée par les Moudjahidin du peuple (principale organisation d