Le Kazakhstan a interdit hier tout lancement spatial depuis le
cosmodrome de Baïkonour, après la chute mercredi soir d'une fusée russe Proton qui venait juste de décoller. Un accident similaire avait déjà eu lieu à peine quatre mois plus tôt à Baïkonour, principale base de lancement russe que Moscou loue à cette république d'Asie centrale depuis la fin de l'URSS. Une nouvelle contamination radioactive de la steppe kazakh est à redouter, selon des experts indépendants à Moscou.
«La fusée Proton est la championne des chutes», lance l'ancien cosmonaute Sergueï Kritchevski, aujourd'hui expert du Centre de politique écologique (non gouvernemental). Il souligne en outre que le lanceur Proton «est aussi celui dont les retombées sont les plus néfastes pour l'homme et l'environnement» à cause du combustible qu'elle utilise, le Heptile (diméthyl-hydrazile), «le plus toxique de tous».
De son côté, Vladimir Loupandine, médecin spécialisé dans l'étude des retombées néfastes de l'activité spatiale, indique que les cas de cancers et les atteintes au foie, à l'épiderme et au système nerveux sont de 5 à 10 fois plus fréquents chez les 800 000 habitants de la région de l'Altaï (sud de la Sibérie) que dans le reste du pays. Il est cependant très difficile d'effectuer des études sur le terrain, selon Loupandine: «Moscou et Astana ont intérêt à cacher la vérité, car les lancements de satellites étrangers par des fusées russes depuis Baïkonour sont lucratifs pour les deux pays.»
Après le premier acci