Qu'on la vitupère ou qu'on la loue, la mondialisation n'en a pas moins ses exigences. Et la première d'entre elles est de mieux connaître le monde. Trois ouvrages récemment parus nous y aident en conjuguant l'analyse des réalités internationales et une masse de données purement documentaires. Ce ne sont ni des essais ni de pures encyclopédies, mais plutôt des guides pour mieux s'orienter dans l'enchevêtrement des crises ou des tendances lourdes de la société mondiale.
Sous la forme d'un épais livre de poche, l'Année stratégique est produit par les chercheurs de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), l'un des principaux centres d'analyse français. Côté documentaire: des fiches sur les pays et des chronologies courant de janvier 1998 à juin 1999. L'absence d'un index, de cartes et de bibliographie limite toutefois l'Année stratégique dans son rôle d'outil vraiment pratique.
Côté réflexion, une série d'articles par aires géographiques qui décrivent l'«émergence fragilisée» de l'Amérique latine ou la «fin d'une époque» en Russie. Dans sa préface, Pascal Boniface dénonce les «dangers de l'unilatéralisme américain» et s'interroge sur l'«irruption de la morale dans les relations internationales».
Au même format de poche, l'Etat du monde est la dix-neuvième édition de l'Annuaire économique géopolitique mondial des éditions La Découverte. La machine est mieux rodée que l'ouvrage de l'Iris: plus de cartes et de tableaux, des adresses Internet, une consultation a