La crise dénouée, l'on s'interroge sur les répercussions possibles
sur la vie politique arménienne et les relations entre les Etats de la région. Charles Urjewicz, maître de conférences à l'Inalco (Langues-O), spécialiste de l'Europe centrale et de l'ex-URSS, livre ses premières conclusions.
Quelles peuvent être les conséquences de l'assassinat de Vazguen Sarkissian et Karen Demirtchian sur la vie politique du pays?
La crise intervient à un moment où la vie politique arménienne semblait, malgré tout, trouver un peu de sérénité. Les dernières élections avaient calmé le jeu, car ceux qui ont été élus ont une réelle légitimité. Ces derniers événements renvoient l'Arménie à un passé de soubresauts, de crimes politiques. Ils la renvoient à l'instabilité marquée par la démission de Ter-Petrossian (l'ancien président, ndlr), les pressions de la rue et puis, toujours, planant au-dessus de la vie politique, la question du Karabakh.Il existait en effet un certain nombre de tensions entre le président et sa majorité, entre les Arméniens du Karabakh et les autres. On a cependant l'impression que ce qui s'est passé hier n'est pas le résultat d'un complot, bien que les auteurs de l'attentat puissent avoir été manipulés, mais qu'au-delà de la folie de quelques-uns, ce drame est le révélateur d'une violence très profonde à l'intérieur de la société arménienne.
L'armée parle de complot. Son intervention dans les affaires politiques est-elle possible?
L'armée parle évidemment de complot, parce que