Rabat, envoyée spéciale.
La France a vécu cette année au «temps du Maroc». Le Maroc connaît à son tour une semaine on ne peut plus française, Jacques Chirac et Lionel Jospin se succédant à Rabat à sept jours d'intervalle. Certes, l'idée était dans l'air depuis longtemps, sans doute depuis la mort de Hassan II. Le chef de l'Etat français n'avait jamais fait mystère de son «amitié» pour le souverain défunt, avec lequel il entretenait une relation quasi familiale dont témoigna le fait qu'il fut l'un des très rares dirigeants de la planète à être reçus par la mère des deux princes, lors des obsèques du monarque en juillet. Il entendait donc faire un «geste fort» à l'égard de Mohammed VI, son successeur et fils. Difficile cependant de penser que le chef de l'Etat n'a pas pris un malin plaisir à «griller» Lionel Jospin au Maroc en y commençant, vendredi, une visite «privée» de 24 heures, une semaine jour pour jour avant celle, officielle, de son Premier ministre (en visite aux Antilles, Lionel Jospin a commenté: «A lui les voyages privés, à nous l'action publique»") Du coup, rarement sollicitude française aura été aussi voyante" et conforme aux affinités de chacun. Chirac s'est déplacé pour s'entretenir avec le souverain marocain et visiter au passage le mausolée où repose son père. L'essentiel des discussions de Jospin, qui rencontrera aussi Mohammed VI, se déroulera avec les «frères» de l'USFP, composante essentielle du gouvernement marocain et vieille connaissance du PS à l'Inte