«Jeu, set et match» pour Albion. Cette formule, utilisée par John
Major, l'ancien Premier ministre conservateur britannique, au soir de la conclusion du traité de Maastricht en décembre 1991, pourrait être reprise à son compte par Tony Blair. Le Comité scientifique directeur (CSD) de l'UE, composé d'ex-perts indépendants, a en effet balayé à l'unanimité tous les arguments de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Ce groupe de seize scientifiques, pré-sidé par le Français Gérard Pascal, a estimé qu'aucun des éléments avancés par Paris ne justifiait un rétablissement de l'embargo contre la viande bovine britannique qui a été levé par Bruxelles le 1er août. Et ce d'autant plus que les conditions d'exportation sont déjà très limitatives: seule la viande désossée provenant de bovins âgés de 6 à 30 mois (l'encéphalopathie spongiforme bovine ESB n'apparaît pas avant cet âge, en théorie) et abattus dans des abattoirs sélectionnés peut, en effet, franchir le Channel. La France, qui a décidé de ne pas se plier à la décision européenne le 1er octobre, n'a désormais plus d'autre choix que de rentrer dans le rang.
Selon Gérard Pascal, «dès jeudi soir, les membres du comité étaient d'accord sur les réponses à apporter», mais il a fallu peser soigneusement les termes du communiqué final. Le Français a souligné que les «éléments récents» apparus, notamment en matière de tests et de transmissibilité, n'étaient «pas de nature à modifier l'analyse du risque». «Mais ne