Menu
Libération
Interview

L'expert allemand Hans Kretzschmar d'accord avec la France : «Il faudrait attendre deux ans de plus».

Article réservé aux abonnés
par Holger WORMER
publié le 30 octobre 1999 à 1h24

Hans Kretzschmar est membre du «comité ad hoc sur les

encéphalopathies spongiformes» (ESB) qui avait examiné à Bruxelles le dossier français à la demande du comité scientifique directeur européen.

Considéré comme l'un des meilleurs spécialistes internationaux des maladies à prions, il est professeur à l'Institut de neuropathologie de l'université de Göttingen, en Allemagne ­ pays qui, comme la France, n'a pas encore levé l'embargo sur le boeuf britannique. Au terme des deux réunions du comité ad hoc, il est arrivé à des conclusions très proches de celles des experts français.

Que pensez-vous de l'avis émis hier par le Comité scientifique directeur?

Je suis surpris d'une décision si tranchée. Je m'attendais plutôt à un compromis. A l'issue de la dernière réunion du comité ad hoc, le 25 octobre, il y avait une majorité pour lever l'embargo, mais aussi une minorité substantielle.

Et vous, étiez-vous pour ou contre?

Je n'ai pas vraiment le droit de le dire. Mais si vous m'écoutez, vous aurez la réponse. Je suis plutôt prudent. Tout le monde avait déjà été surpris que l'ESB soit transmissible à l'homme. La plupart avaient dit: «Non, ce n'est pas possible.» Il y avait déjà eu tant de surprises sur l'ESB. Mais un chercheur n'en finit jamais d'apprendre.

A votre avis, le rapport français apportait-il quelque chose de nouveau qui justifiait le rétablissement de l'embargo?

Je suis d'accord avec les Français qui ont noté l'existence de nouveaux tests de dépistage de l'ESB. Il faut absolument v