Skopje, envoyée spéciale.
Les uns jurent par l'ordre, les autres par la stabilité ou les traditions. Tous briguent la succession de Kiro Gligorov, le premier président de la Macédoine ex-yougoslave qui, à 82 ans, a décidé de quitter la scène politique. Mais tous ne jurent que par la Macédoine. Enfin presque tous, puisque les deux candidats albanais qui briguent les suffrages de cette communauté représentant 22,9% de la population savent donc ne pas pouvoir être élus. Et ils réclament du futur président qu'il reconnaisse l'indépendance du Kosovo voisin.
Meurtrie. La Macédoine, qui va aux urnes dimanche pour ce premier tour de la présidentielle, est d'abord un pays profondément meurtri par la crise du Kosovo qui lui a amené pendant trois mois près de 400 000 réfugiés. Ce petit pays de 2 millions d'habitants, coincé entre la Grèce, qui ne reconnaît pas son nom, la Bulgarie qui ne reconnaît pas son peuple, la Serbie, qui ne reconnaît pas son Eglise, et l'Albanie qu'elle soupçonne de visées territoriales par Kosovo interposé , était le seul où, après l'explosion de l'ex-Yougoslavie, les Nations unies avaient déployé une force de prévention pour empêcher l'extension du conflit. Son image a souffert de l'opération de l'Otan: les Macédoniens ont mal géré la crise des réfugiés, qu'ils ont enfermés dans des camps ou expédiés vers l'Albanie pour éviter qu'ils ne viennent grossir leur minorité albanaise. La crise passée, les réfugiés albanais sont rentrés chez eux, à l'exception de 3