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Libération

Une présidentielle très ouverte en Ukraine. Favori du premier tour, le président sortant n'est pas sûr de gagner au second tour.

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publié le 30 octobre 1999 à 1h25

Moscou, de notre correspondant.

Un Ukrainien sur deux considère que les hommes politiques de son pays ont les mains sales. Ce récent sondage ne dit pas si l'autre moitié considère que ces mêmes hommes sont des modèles de vertu et de probité. En allait-il différemment au temps de l'URSS? On ne sondait pas alors l'opinion publique et on ne votait guère. Dimanche, pour élire leur nouveau président, les 37 millions d'électeurs ukrainiens vont devoir choisir entre quatre ou cinq principaux candidats. Tout laisse à penser qu'il y aura un second tour, le 14 novembre. Si Léonid Koutchma, le président sortant, est donné en tête dans les sondages et a bénéficié d'avantages médiatiques éhontés (le Conseil de l'Europe s'en est ému), il est peu probable qu'il dépasse la barre des 50%. Lucidité. C'est qu'il doit faire face à un bilan plutôt terne. «Je ne me fais pas d'illusions concernant l'amour que le peuple me porte», a-t-il déclaré. Une surprenante pointe de lucidité ­ ou de déprime ­ pour cet homme autoritaire de 61 ans. Arriérés de salaires considérables, retraites impayées, corruption à tout-va, bureaucratie plus que soviétique, le bilan n'est pas brillant, hormis une hyperinflation jugulée. Il est plus conséquent sur le plan extérieur (réconciliation avec la Pologne, traité d'amitié avec la Roumanie, camaraderie chaleureuse avec la Russie), couronné par l'entrée de l'Ukraine comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ce 14 octobre.

Incorruptible. «L'Ukraine est en