Oslo, envoyé spécial.
C'est la revanche posthume de Yitzhak Rabin. Quatre ans après son assassinat, ses héritiers saluent sa mémoire et perpétuent son oeuvre. La Norvège qui lui avait accordé en 1994 le prix Nobel (conjointement avec Shimon Pérès et Yasser Arafat), lui rend aujourd'hui un vibrant hommage et réunit une affiche prestigieuse avec Bill Clinton, Yasser Arafat et Ehud Barak dans les premiers rôles. Quelle meilleure commémoration que la tenue d'un sommet entre Israéliens et Palestiniens sur les lieux mêmes de leur première négociation secrète?
Les pionniers, Uri Savir et Abou Ala'a, quittent leur hôtel, bras dessus bras dessous. Il y a plus de sept ans, l'Israélien et le Palestinien arpentaient les mêmes rues sous de fausses identités. Le premier est aujourd'hui député à la Knesset, le second préside le parlement palestinien. Même Ehud Barak, qui ne cache pas ses réserves à l'égard du processus entamé dans la capitale norvégienne, participe à la grand-messe. Pourtant, «s'il devait énumérer les villes qu'il ne supporte pas, Oslo figurerait en tête de sa liste», souligne Shimon Shiffer, le commentateur politique du quotidien israélien Yediot Aharonot. La Norvège qui avait abrité les pourparlers secrets voit enfin son rôle international pleinement reconnu. Pour la première fois de son histoire, un président des Etats-Unis en exercice lui rend visite. Cela permet au roi Harald de déclarer que les relations des deux pays viennent de franchir «un pas de géant». Mais l'évé