Buenos Aires, de notre correspondante.
Dès son entrée en fonction le 10 décembre, le gouvernement de Fernando de la Rua passera son «premier examen» en matière de droits de l'homme. En effet, le juge madrilène Baltasar Garzon a lancé hier des mandats d'arrêt internationaux contre 98 militaires et policiers argentins pour des délits de génocide, de terrorisme et de torture commis durant la dictature argentine, entre 1976 et 1983. Jusqu'à présent, les demandes de collaboration de Garzon se sont toujours heurtées à l'argument d'«ingérence dans les affaires nationales».
A Buenos Aires, les organismes de défense des droits de l'homme ont accueilli la nouvelle avec satisfaction. «Pour les questions économiques, ce sont les tribunaux internationaux qui doivent trancher. Comment n'en serait-il pas de même quand il s'agit de crimes contre l'humanité, comme la disparition de personnes!» s'indigne Alfredo Bravo, président de l'Assemblée permanente pour les droits de l'homme (APDH). Laura Bonaparte, l'une des Mères de la place de Mai, espère quant à elle «que le nouveau gouvernement respectera les traités internationaux signés par l'Argentine».
L'espoir aux familles. L'attitude du gouvernement de l'Alianza est en effet la grande inconnue. Jusqu'à peu, Fernando de la Rua, ex-maire de Buenos Aires, se démarquait du président sortant en indiquant qu'il fallait laisser «agir la justice». Une expression qui donne espoir aux familles des victimes, mais suscite de nombreuses interrogations.
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