Il y a ouragan et Ouragan. Celui qui a frappé voilà quatre jours
l'Etat indien de l'Orissa, dans le golfe du Bengale, a d'emblée été baptisé par la population sinistrée d'«ouragan du siècle». Certains villages ont été balayés par des vagues hautes comme des immeubles. «A Puri, c'était incroyable, s'exclame un rescapé, il y avait des lames de dix à quinze mètres de haut qui s'abattaient sur les maisons. Plusieurs centaines de pêcheurs sont portés manquants là-bas.» La plupart des régions touchées demeuraient hier encore totalement isolées ou venaient tout juste de reprendre contact avec le reste du monde. «Il n'y a plus de nourriture et pas d'eau potable. Des centaines de cadavres flottent tout autour. Nous ne tiendrons pas beaucoup plus longtemps comme cela. Faites quelque chose, s'il vous plaît», suppliait un fonctionnaire local lors d'une brève conversation par téléphone-satellite avec les autorités à New Delhi.
Scènes de pillage. Hier, un peu partout dans cet Etat, l'un des plus pauvres de l'Inde, des millions de sans-abri comptaient leurs morts. «Entre 3 000 et 5 000», ont affirmé des responsables à la presse locale. Plus prudent, un délégué de la Croix-Rouge, Julian Francis, a fait état d'un «bilan provisoire officiel» de 600 morts. Pour cet expert, il est peu probable que le nombre de décès atteigne celui de l'ouragan de 1971 (10 000 morts), la prévention des catastrophes naturelles étant, selon lui, meilleure aujourd'hui. Pour le ministre des Finances de l'Orissa, Jag